La crise du COVID-19 a exacerbé l’urgence d’action en matière d’acquisition de compétences.
La révolution des compétences se joue à plusieurs niveaux : au niveau du système éducatif, au niveau des études supérieures, au niveau des entreprises avec la formation professionnelle, et bien entendu au niveau gouvernemental.
La responsabilité gouvernementale est majeure. Les choix stratégiques de formation des générations actuelles et futures sont déterminants sur les performances sociétales, économiques, technologiques des pays et donc sur leur compétitivité sur la scène internationale.
D’ici 2025, 50 % de tous les employés auront besoin d’une requalification.
85 % des métiers de 2030 n’existe pas encore aujourd’hui (1).
Cette révolution touche évidemment tous les pays du monde entier, et chacune des parties prenantes doit se donner pour objectif de combler les écarts de compétences et les inégalités. L’urgence est telle, que réduire les écarts, et répondre aux besoins de demain des entreprises impose que l’apprentissage s’opère désormais tout au long de la vie et qu’il soit complété par l’expérience professionnelle.
Il est intéressant de noter que le rapport « the future of jobs report 2020 » publié par World Economic Forum met en évidence la nécessité d’avoir des compétences telles que l’agilité, l’apprentissage actif, la résilience, la tolérance au stress, la flexibilité.
Depuis quelques années, grâce notamment à la mise en place du CPF en France (compte personnel de formation), l’employé gagne en autonomie par rapport à la prise de décision sur la formation et l’apprentissage. Par ailleurs, la quête de développement personnel prend de plus en plus de place. L’individu, le salarié a conscience que son avenir dépend aussi de lui, de ses choix, de sa gestion de carrière. Ce n’est plus uniquement du seul ressort de l’entreprise. Pour rester au contact des besoins des entreprises et de la réalité économique, l’apprentissage actif, la formation continue sont désormais des passages obligés de tout individu qui vise à conserver son employabilité sur le marché du travail.
Cette nécessité d’acquérir de nouvelles compétences et la motivation utile à l’apprentissage actif, sont des éléments clés que les entreprises se doivent de préserver pour accompagner l’évolution des métiers et les stratégies de changement. En effet, si les entreprises veulent répondre à leurs besoins de compétences dans les années à venir, elles ont aujourd’hui la responsabilité de former leurs employés et de les inciter largement à ce qu’ils prennent en charge aussi, leur apprentissage de manière continue.
L’acquisition des compétences se situe à 2 niveaux. Au niveau des hard skills, pour accompagner entre autres la révolution numérique. Le développement et le perfectionnement des compétences techniques, technologiques, digitales, data sera un des leviers majeurs dans la plupart des secteurs d’activités.
Mais pas uniquement.
En effet, une des conditions de succès de cette révolution, est le développement de compétences plus transverses, les soft skills (ou humanités) : à savoir, les compétences en intelligence émotionnelle et relationnelle, en management et leadership, en communication et assertivité.
La réalisation d’un objectif commun (celui de l’entreprise) s’obtiendra par la gestion de l’humain, par la motivation de l’ensemble des individus qui composent l’équipe ou l’entreprise. C’est là que la communication interpersonnelle joue un rôle fondamental. Communiquer efficacement des objectifs qui soient compris par tous, développer grâce à sa légitimité et son leadership le sentiment d’appartenance, savoir se positionner comme un véritable pilote de projet, asseoir sa crédibilité auprès d’une équipe pour accompagner la transformation, apprendre à gérer ses émotions, savoir prendre la parole en public, apprendre à écouter et travailler ensemble seront autant d’atouts qui permettront une fluidité et une rapidité d’exécution de la révolution numérique et des évolutions des entreprises.
Comme le rappelle Heather McGowan (2), (stratège de l’avenir du travail, conférencière, auteure et conseillère), la machine ne remplacera pas l’homme : la technologie est un outil et l’outil a besoin d’humains.
L’oralité, l’éloquence sont des domaines de compétences indispensables, comme des prérequis. Le système éducatif français en a d’ailleurs pris conscience : la réforme du bac avec le grand oral, les écoles qui mettent au cœur de leurs enseignements des disciplines comme la communication, la présentation de projets devant un jury, sont des (r)évolutions qui doivent permettre aux futures générations de prendre la parole en public avec aisance et confiance en soi.
La crise du covid et la rapidité avec laquelle le monde bouge font également évoluer les modes de communication : la barrière de l’écran, le management ? le leadership et la prise de parole à distance, dessinent des compétences nouvelles à acquérir.
En bref, les compétences humaines évoluent aussi au fur et à mesure que le monde bouge ! L’homme s’adapte à son environnement.
Une entreprise qui forme ses équipes à la prise de parole en public, à la communication interpersonnelle, à l’intelligence relationnelle est une entreprise qui a compris les enjeux qui l’attendent. D’ailleurs les plus grandes entreprises l’ont bien compris et mènent en parallèle des plans de formations sur les hard skills et les soft skills. Car l’un de va pas sans l’autre !
Les valeurs humaines restent finalement le cœur stratégique d’un monde de plus en plus numérique, et c’est une excellente nouvelle !
Personnalité (conseil en communication des dirigeants), propose des formations et accompagnements sur de nombreux domaines liés à la communication interpersonnelle (à découvrir ici).
Sources principales :
- Ce chiffre alarmant a été publié dans un rapport de 2017 de Dell et l’Institut pour le Futur, think tank californien. Une autre étude réalisée par Ernst & Young annonce 60%
Rapport de World Economic Forum : the future of Jobs Report 2020
http://www3.weforum.org/docs/WEF_Future_of_Jobs_2020.pdf
- Heather McGowan aide les entreprises et les dirigeants à préparer les employés et les organisations de la 4ème révolution industrielle (évolution des outils technologiques dans le monde du travail, et des connaissances humaines avec une surcharge d’informations)
https://www.heathermcgowan.com/bio
lire également l’article sur comment les neurosciences définissent les facteurs clés de succès (thème sur l’agilité managériale)
- Etude de l’institut Sapiens sur les soft skills au service de l’employabilité :
https://www.institutsapiens.fr/les-soft-skills-au-service-de-lemployabilite/
Crédits photos : Matias Contreras on Unsplash