Une étude menée par le professeur Philip Fernbach de Leeds School of Business de l’Université du Colorado, montre que les personnes qui ont un point de vue politique extrême sur des sujets complexes, en savent généralement beaucoup moins que ce qu’elles pensent. Leur poser la question du « comment » au lieu de celle du « pourquoi », permet de leur faire prendre conscience du décalage existant entre ce qu’elles croient savoir et ce qu’elles savent réellement.
L’expérience consistait à séparer les personnes ayant des points de vue politiques extrêmes en deux groupes : le premier groupe devait expliquer pourquoi son point de vue était juste, et le second devait expliquer comment le mettre concrètement en pratique.
Les résultats montrent que les personnes qui devaient expliquer les raisons de leurs choix politiques étaient restées toujours aussi convaincues de la justesse de leur position à la fin de l’expérience ; en revanche, les personnes qui devaient expliquer comment mettre en application leurs pensées se trouvaient contraintes de modérer leur point de vue.
Ainsi, lors d’un débat en face à face sur un sujet complexe, ne posez pas des questions qui commencent par « pourquoi » mais plutôt par « comment » ; cela pourra vous permettre d’amener votre interlocuteur à assouplir son point de vue.
Le comment permet de mesurer le niveau de maîtrise du sujet par la personne, de la sortir de sa zone de confort ; il force au passage de la théorie à la pratique, à décrire une pensée complexe de façon détaillée et ainsi à réévaluer ses connaissances à la lumière de ses explications.
Source : https://scholar.harvard.edu/files/todd_rogers/files/political_extremism.pdf
Par Wassim Mimeche