« Que pourriez-vous faire pour mon fils ? »,
« Ma fille est terrifiée par la prise de parole ! »
Depuis 2020, le parcours scolaire se conclut par une grande épreuve orale, le Grand Oral du Bac. L’occasion pour des parents, au détour de formations chez Personnalité, d’exprimer leur inquiétude pour leur progéniture et pour la place qui lui sera réservée dans cette nouvelle société orale et ultra-connectée.
L’instauration de ce Grand Oral du Bac est en effet l’un des signes de cette mutation profonde de notre société : l’expression orale fait son grand retour après des années de règne sans partage de l’écrit.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la 1ère édition du baccalauréat, créé en 1809, se déroulait uniquement sous une forme orale.
Mais au fil du temps, l’oralité devenant dangereuse voir insurrectionnelle a perdu son magistère. En effet, un citoyen qui sait exprimer ses idées, ses opinions, qui a la capacité d’argumenter, de critiquer est non seulement un potentiel contestataire de l’autorité, mais il peut aussi prendre le pouvoir….
L’éloquence permet alors dans les villes « cocottes minutes » de diffuser à une vitesse incontrôlable informations et convictions, de fédérer des militants et de rallier des hésitants juste en se juchant sur un promontoire. Et si vous possédez la bonne technique vocale, pourquoi ne pas espérer provoquer une révolte, mobiliser un combat ou renverser un régime.
La démocratie naît alors de la voix.
Son contrôle, son organisation et ses lois apparaissent sous la discipline de la plume. Nous pourrions même prétendre que la liberté est orale et l’ordre écrit si la technologie n’avait pas permis que les paroles tout comme les écrits restent.
Malgré tout, des épreuves sous forme orale ont subsisté, pour le bac et pour les concours aux grandes écoles, mais elles n’étaient accessibles qu’aux personnes qui avaient passé la barrière de l’écrit (ou dans le cas de certains rattrapages).
Autre signe de cette mutation et de ce retour récent aux vertus de l’oral, en 2015, le concours national de l’éloquence est créé.
Mais l’éducation n’est pas le seul domaine où l’oral reprend sa place.
Si l’éloquence est souvent associée au pouvoir et si le pouvoir de dire est le plus ancien, les politiques n’ont pas toujours eu besoin de cette légitimité charismatique pour assoir leur autorité. Leur titre, leurs faits d’armes, leur famille suffisaient dans la majorité des cas. Ces légitimités historiques ou techniques sont de nos jours chahutées par l’accélération de l’histoire et surtout par l’omniprésence des caméras et des micros.
Cette nouvelle donne contraint les individus alpha à améliorer significativement leurs techniques de prises de parole pour convaincre leurs auditoires, critiquer leurs adversaires et résister aux duels rhétoriques sur les plateaux des médias.
Ces techniques oratoires, leur permettent ainsi d’asseoir leur aura en incarnant une autorité ou une puissance naturelle indispensable pour le pouvoir et on voit bien aujourd’hui à quel point la maitrise de l’art oratoire est un prérequis indispensable pour exister en politique.
Un personnage politique qui ne maitrise pas suffisamment les techniques de prise de parole en public, même s’il fait partie des plus grands partis, peut échouer : pour preuve, le discours de Valérie Pécresse au Zénith le 13 février lors de la campagne présidentielle de 2022.
(Voir ci contre, le décryptage réalisé par Laurent Philibert, directeur de la pédagogie et de l’innovation de Personnalité).
Dans le monde de l’entreprise, c’est le phénomène de l’infobésité que l’on constate ces dernières années : la multiplication et le flux continu des mails, newsletters, notes d’information…finit par générer stress et inefficacité. Les entreprises qui ont pris conscience de cela, redéveloppent aujourd’hui la culture orale. C’est devenu un enjeu vital pour la santé des collaborateurs, un moyen de construire une culture d’entreprise, de redonner du sens et de retrouver l’efficacité !
L’oralité permet d’ailleurs de gagner en productivité : il est moins long d’échanger en réunion ou autour de la machine à café, que d’écrire une note ou un mail pour exprimer une idée. D’autre part, l’oralité permet de faire passer des émotions qui ne sont pas toujours perceptibles à l’écrit : l’intonation de la voix, la gestuelle, le comportement apportent au contenu, des signaux et informations supplémentaires (difficilement transcriptibles à l’écrit).
Mais l’oralité a des enjeux bien plus forts et plus subtils si l’on considère l’aspect managérial des entreprises : en effet, il y a encore quelques années, l’entreprise était très hiérarchisée avec une expression orale qui était réservée aux patrons, grands directeurs et managers (au pouvoir).
Le leadership de ces « patrons » se mesurait entre autres, par leurs capacités oratoires. Cette organisation hiérarchique et verticale évolue de plus en plus vers des organisations plus matricielles, en mode projet et dans lesquelles de plus en plus de collaborateurs doivent asseoir leur leadership, leur charisme, leur capacité à créer l’adhésion. Or pour développer ce leadership managérial, il est indispensable de maitriser les techniques oratoires, pour convaincre, argumenter, fédérer etc.
Quels sont les facteurs qui ont permis ce grand retour de l’oralité ?
Une multitude de facteurs évidemment.
Tout d’abord la liberté individuelle qui s’est très largement développée à la fin du 20ème siècle, qui a permis de libérer la parole et la liberté d’expression. Mais aussi le développement de la presse, des médias, des réseaux sociaux en général et surtout la digitalisation exponentielle, l’accès à de nouveaux outils qui donnent à chacun, un accès à l’information et la possibilité de diffuser de l’information.
Chacun peut construire sa pensée, ses opinions, son regard critique (même si malheureusement cette pensée peut être largement biaisée et influencée par les algorithmes et les communautés). L’accès à cette connaissance plus riche, permet à chacun d’avoir les arguments, les idées pour exprimer, argumenter, convaincre.
Tout comme le modèle hiérarchique de l’entreprise, l’information n’est plus verticale : elle devient plus horizontale, et accessible par tous.
Et aujourd’hui, la rapidité de la circulation de l’information et l’immédiateté, contribuent à augmenter l’usage de la parole, un mode de communication plus rapide (que l’écrit). Petit à petit, la communication par sms (qui sont déjà des écrits très raccourcis) mute vers des messages « vocaux ».
Il existe certainement d’autres facteurs sociologiques et sociétaux qui expliquent ce grand retour de l’oralité…
Mais il faut souligner que l’oralité de notre société actuelle n’a pas du tout les mêmes caractéristiques que celle qui précède la révolution numérique. Auparavant en effet, seuls restaient les écrits et leur diffusion était globalement maitrisée : on définissait et connaissait la cible. Ce qui se disait à l’oral restait globalement circonscrit.
Depuis que nous sommes dotés d’outils de communication très évolués, la majorité des prises de parole en public et des allocutions sont enregistrées et diffusées de manière spontanée, virale avec une cible et un mode de diffusion non maitrisés.
Ces nouveaux modes de communication devraient rendre l’oralité plus exigeante et plus soignée : en effet, la propagation n’étant pas contrôlée, il faut augmenter la qualité des allocutions sur la forme et sur leur contenu, afin d’éviter les débordements, les détournements et les mauvaises interprétations.
Une communication non maitrisée peut vite dégénérer en une situation de crise.
Comment Personnalité permet à chacun de développer des talents d’orateurs ?
Personnalité est une agence de conseil en communication des dirigeants.
Nous formons les dirigeants, cadres, managers, en partant de la personnalité de chacun de nos participants. Nous ne mettons pas en œuvre un programme de formation quelque soit l’individu à former : nous partons du besoin et de la personne pour construire avec lui, un parcours personnalisé, qui lui permettra d’exprimer sa personnalité au travers de sa communication. Car il ne sert à rien de forcer sa nature. Pour bien s’exprimer, il faut être soi, notre base line le dit très clairement : « Pour bien communiquer, exprimez votre personnalité ».
Pour développer les talents d’orateur de chacun de nos participants, nous disposons d’une pédagogie avec des outils simples et faciles à mettre en œuvre, ce qui permet une montée en compétence très rapide. Nous adaptons notre palette d’outils aux besoins de nos participants. Ainsi pour ce qui concerne la prise de parole en public, nous associons les meilleurs outils des techniques des comédiens pour la communication non verbale (la gestuelle, la proprioception, etc.) à ceux des journalistes pour la structure du message (le contenu).
Notre offre de formation couvre tout le champ de la communication des dirigeants.
Il y a en effet, la prise de parole en public, mais également l’art du pitch, le story telling, les formations en communication managériale, commerciale, le media training, la communication de crise etc.
Chaque formation dispose de ses propres outils et propres experts.
Et il y a quelque chose d’immatériel que l’on ajoute à notre pédagogie : la passion de transmettre, la passion de faire grandir nos clients et notre recherche perpétuelle d’exigence et de qualité.
Quelles sont les qualités d’un bon orateur ?
L’éloquence est un Art.
Dans l’art oratoire, il y a une alchimie subtile à opérer entre le langage corporel, la voix et les mots.
Dans les années 70, le docteur Mehrabian, a publié une étude qui a montré à quel point notre langage corporel et les intonations de notre voix sont importants dans la construction de notre capital sympathie.
Les qualités d’un bon orateur sont multiples et propres à chacun. En revanche ce qui est commun à tous, c’est la nécessité de travailler et de se perfectionner dans l’art oratoire. Certaines personnes ont de manière naturelle plus de capacité à embarquer, à créer l’adhésion, mais l’art oratoire est accessible à tous en appliquant les bons outils, et en répétant ses allocutions.
Ce grand retour de l’oralité qui répond à des problématiques spatio-temporelles (diffuser vite et loin) est une excellente nouvelle, avec toutefois, une vigilance forte à avoir sur le contenu et la forme. Les formes des prises de parole vont encore évoluer en parallèle des (r) évolutions à venir, notamment technologiques, ce qui nous ouvre de beaux horizons et va nous permettre d’innover encore et toujours.
Pour aller plus loin
Quelques dates historiques
1809 : La 1ère édition du bac en 1809, les épreuves étaient uniquement orales
1871 – 1914 : triomphe de l’éloquence politique pour le devenir de la démocratie, notamment à la Chambre des députés
2015 : création du concours national de l’éloquence
2020 : épreuve du grand oral du bac par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer.
Autres références :
- Bibliographie sur l’individu Alpha : Le singe en nous de Frans De Vaal
- L’histoire du baccalauréat
- Nos programmes de formation
- L’histoire de Personnalité
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